Eric Schmickrath : Une vision fragmentée.

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Sur la scène artistique belge, certains créateurs se distinguent par la singularité de leur univers et la sincérité de leur démarche. C'est le cas d'Éric Schmickrath, artiste originaire d'Arlon et installé à Bruxelles depuis 1995, dont les collages et assemblages donnent vie à des figures oniriques, humoristiques ou mélancoliques, chacune habitée par un regard captivant et interrogateur. Travaillant plumes, papier et coquilles d'œuf, il construit un monde à la fois surréaliste et profondément humain.

Son art se nourrit du quotidien. Une lumière, un geste, un objet trouvé peuvent donner naissance à une œuvre. Son atelier, qu'il appelle sa « caverne », est un sanctuaire créatif où il assemble lentement des éléments souvent éloignés les uns des autres, mais qui dialoguent. Une chaise devient un chien, une plume une dame, un légume un visage. Ses personnages sont portés par des regards expressifs qui suscitent l'émotion et donnent vie à une présence. Pour lui, le collage n'est pas seulement une juxtaposition ; il révèle une cohérence nouvelle, inattendue et sensible.

Il apprécie tout autant le travail en solo que les aventures collectives,  Ces dernières nourrissent sa propre pratique, tout comme son exploration de la lumière à travers les textures fragiles de la coquille d'œuf ou le pli imprévisible du papier.

La liberté est toujours son moteur.  Elle imprègne ses matériaux – plume et carapace –, tous deux naturellement liés à l’idée d'envol.

Éric Schmickrath embrasse pleinement une sensibilité surréaliste : créer l'inédit, résister à l'évidence et laisser l'œuvre ouverte à l'interprétation. Il ne cherche pas à transmettre un message, mais à éveiller la perception. Dans un monde saturé d'images, il défend un art lent et contemplatif qui prend parfois du temps à émerger. L'essentiel, dit-il, c'est que l'oeuvre, une fois terminée, le touche.  Le reste suivra.